Les procureurs sud-coréens ont perquisitionné les bureaux des bourses de crypto-monnaies Upbit et Bithumb dans le cadre d’une enquête sur les actifs numériques détenus par le politicien Kim Nam-kuk. Les portefeuilles d’actifs numériques de Kim sont censés se trouver sur ces bourses. La perquisition est intervenue après que Kim ait démissionné de son parti politique suite à des allégations concernant des transactions de crypto-monnaies suspectes effectuées alors qu’il travaillait sur la législation relative aux actifs numériques en mai et novembre 2022. Kim a nié les allégations dans un post Facebook.
Selon un reportage du Korea Times, Kim avait liquidé plus de 4 millions de dollars en crypto-monnaies avant que la règle de voyage du Groupe d’action financière ne devienne effective. Il avait également soutenu un projet de loi visant à différer les impôts sur les gains en capital sur la crypto-monnaie de 2023 à 2025. Kim aurait transféré, plutôt que vendu, sa crypto-monnaie, mais n’a pas eu à déclarer l’activité. Il aurait possédé environ 800 000 Wemix coins en 2021 (4,5 millions de dollars).
Bithumb, où Kim aurait possédé des actifs, a été sous surveillance récemment, après que son plus grand actionnaire exécutif soit décédé après avoir été accusé d’abus de confiance et de manipulation des prix des actions en décembre 2022. La société a été perquisitionnée le 10 janvier et les enquêteurs se sont penchés sur des manipulations de marché présumées et des transactions frauduleuses. Le propriétaire de la bourse a été arrêté par les autorités sud-coréennes en février pour des accusations d’abus de confiance.
Les autorités sud-coréennes ont récemment intensifié leur lutte contre l’activité de crypto-monnaies. En avril, la Banque de Corée a obtenu le droit d’enquêter sur les exploitants d’entreprises liées à la crypto-monnaie, permettant aux banques de demander l’accès aux données de transaction de crypto-monnaie. Les législateurs ont également adopté l’examen des propositions de réglementations plus strictes sur les crypto-monnaies, y compris des recommandations de peine et des pouvoirs renforcés pour la Commission des services financiers afin de superviser l’activité des actifs numériques.
Toutes ces évolutions en Corée du Sud interviennent alors que les autorités du pays intensifient leur lutte contre l’activité de crypto-monnaies locale. Le 24 avril, la Banque de Corée – la banque centrale sud-coréenne – a obtenu le pouvoir d’ouvrir des enquêtes sur les exploitants d’entreprises liées à la crypto-monnaie. Dans le cadre de ce nouveau pouvoir, les banques pourront demander l’accès aux données de transaction de crypto-monnaie des bourses opérant dans le pays. Deux jours plus tard, les législateurs ont adopté l’examen initial des propositions de règlementation des crypto-monnaies. Ces nouvelles réglementations comprennent des recommandations de peine relativement sévères et donnent à la Commission des services financiers le pouvoir d’enquêter et de superviser toute activité liée aux « actifs numériques ».